nom&prénom: im ju yeon Célébrité: lee ka eun (after school) âge: 19 ans date de naissance: 23 avril 1994 lieu de naissance: wolbaek-ri nationalité: coréenne orientation sexuelle: hétérosexuelle Emploi/études: vendeuse de bonbons au Lotte World groupe désiré: purple diamond

Que penserais tes parents de la vie que tu mènes ? Mes parents ? Oh, ils doivent croire que je suis morte, que je n'ai pas survécu à toute cette marche. Tant mieux, je suis tranquille au moins, ici. Je n'ai plus peur. Plus peur d'eux. S'ils découvraient la vie que je mène ? Ils m'enverraient encore prêcher, et m’aspergeraient d'eau bénite, tout cela parce que je touche de près ou vraiment à trois péchés : la luxure, la gourmandise et la colère. Ça changerait, au moins, d'avant. Vraiment, mes parents, je les veux mort. Qu'ils aillent voir le Diable. Le Diable dont ils m'ont soi-disant privé. De ce Diable dont ils avaient tellement peur, qu'ils ont faillit me tuer. Je m'en sors bien mieux sans eux. Sans ce travail qu'ils me donnaient à faire chaque jour. Sans ces regards inquiets, sans cette peur que je lisais dans leurs yeux. Sans cette Eglise, où on me tirait par les pieds pour aller me confesser.

Comment décrirais-tu ta vie ? Simple, à présent. Tout du moins, pour moi. Je me contente alors du peu que j'ai, ce qui est déjà beaucoup quant à ma vie d'avant. Je me contente du peu de nourriture dans mon frigidaire, des sorties dont je ne me prive pas, des plaisirs charnels que j'ai découvert, et des sourires des enfants, grands comme petits, lorsque je leur donne leur paquet de bonbons. Cette vie est simple, oui. Sûrement banale, pour certains. Mais je l'aime comme elle est, je la prends telle qu'elle vient. Je me sens bien mieux, à présent. Bien mieux depuis que je suis enfin libre, que je peux enfin faire ce dont j'ai envie. Certes, des fois ce n'est pas très facile. Notamment lorsque je reçois des regards inquiets, bizarres. Lorsque je dis ne pas connaitre un jouet, un film, une personne qui auraient du marquer mon enfance. On me regarde encore par moment comme si je venais d'une autre planète, comme si je n'existais pas et que j'ai découvert la vie que depuis que je suis arrivé ici. Et encore, ils m'ont pas vu lire ! Je ne peux pas lire devant les autres. J'ai du mal à lire des trucs simples, alors les livres, c'est difficile. Je n'ai appris à lire que pour lire la Bible, que pour lire les prières qu'il y avait dans mon livre. Alors, avec tous ces mots, j'ai appris à lire par moi-même - et ce n'est pas toujours facile. Donc, comment je devrais décrire ma vie ? Simple, mais difficile. Simple quant à la vie que je mène, mais difficile pour moi-même, pour des choses qui sont naturelle pour les autres.

Que dirait de toi tes amis ? Les amis ? Les seuls amis que j'ai ici, je suppose. De toute façon, je n'en avais pas avant. Mes amis diraient de moi que je suis toujours partante pour sortir, pour faire la fête. Que je suis toujours partante pour tester des choses, pour faire certains défis qu'on me lance. D'accord, je suis méfiante. Je demande souvent - puisque souvent je ne connais pas les choses qu'on me dit de prendre ou quoi - si ça fait mal. J'ai un peu peur de ce qui pourrait m'arriver, même si j'ai subit bien des vices dans mon enfance. Mais sinon, mis à part cela, ils pourraient dire que je suis une fille tout à fait banale, qui a certes sûrement du vivre bien des choses quand ils voient certaines de mes cicatrices (ou mon état lorsque je suis arrivée il y a trois ans, sale et pleine de cicatrices encore fraîches), mais ils n'en tiennent pas compte. Tout ce qui doit leur importer, c'est mon sourire, ma joie de vivre. Et mon côté folle, aussi, je dois l'avouer !

Qu'en est-il de ta vie sentimentale ? Ma vie sentimentale... Je dois avouer ne pas avoir connu l'amour. D'ailleurs, je ne savais pas ce que c'était comme sentiment, jusqu'à ce que j'arrive ici. Au début, j'ai été attiré par un garçon, je ne savais pas ce qui m'arrivait. Heureusement que des amis m'ont alors expliqué que c'était l'amour. Alors, j'ai eu mon premier copain à seize ans, et j'ai connu aussi le "plus si affinité" comme disent des amis. Après que ce copain m'ait lâché en m'insultant, j'étais tellement... triste, et en colère contre lui, que j'ai trouvé comme seule solution de ne jamais avoir de sentiments pour un garçon, tout du moins, essayer. Mais que je ne me laisserais pas abattre et continuerait de me faire plaisir ! Donc maintenant... Oui, j'ai eu qu'un copain, mais de nombreuses aventures d'un soir, voir d'une semaine tout au plus, mais jamais avec des sentiments - quand je commençais à me sentir bien avec un homme, j'arrêtais tout.

As-tu un souvenir réellement marquant que tu aimerais partager ? Je n'aime pas partager des souvenirs, mais il y en a plusieurs de marquant.. Mes parents, me faisant travailler de quatre heures du matin, jusqu'à vingt heures. Je devais ensuite faire la cuisine pour eux. En fait, toute ma vie consistait à faire ça : travailler dehors dans les champs, à mains nues, avec la seule force de mes petits bras. Faire la cuisine, le ménage, le linge. Je devais m'occuper de tout. Et dès qu'une chose était mal faite, je me recevais un coup. Une gifle qui me mettait à terre, ou un coup de fouet - voire plus. Le seul moment de répit que j'avais fut quand on allait à l'Eglise. Et c'était tout le temps ! Mais quand j'ai commencé à refuser ce qu'on me disait de faire, lorsque je parlais seule - ou plutôt râlait après eux - lorsque je me suis mise à crier, à ne plus écouter. On m'a cru possédée. Ce moment là, où on m'a tiré par les cheveux pour aller dans la baignoire, où on a d'abord essayé de faire sortir le Diable en me vidant de mon sang. Mère d'un côté, père de l'autre. Me tenant chacun un poignet, avec tous les deux un couteau trempé dans de l'eau bénite. Ils ont eu à peine le temps de me faire chacun une petite entaille, que je me suis enfuit. Je ne sais comment j'ai eu le courage et la force de le faire. On m'a rattrapé, et pensant que le Diable en moi étant trop fort, ils ont fait appel à un exorciste. C'est.. traumatisant. Très. Je ne veux pas vous expliquer tout ça. Mais c'est après cet exorcisme, lorsqu'on m'a remit dans ma chambre, que je me suis enfuit. Avec comme seul bagage mes habits propre d'Eglise, une bougie et une boite d'allumette, un reste de repas que j'ai réussi à récupérer, un morceau de pain, et un oeuf. Et mon courage.

Je pourrais résumer ma vie en trois étapes.
1. J'ai été l'esclave de mes parents qui vivaient toujours comme à l'ancienne, dans les champs, et vraiment très croyant. J'ai été maltraité mais je ne disais rien. J'ai des marques. Des cicatrices, beaucoup dans le dos, montrant que j'ai été battu. Si on me passait un scanner, je dois avoir de nombreux os mal ressoudé, puisque je n'ai jamais eu de traitement contre des fractures ou entorses. Je n'ai jamais eu aucun traitement, et tout a toujours été caché des autres - il fallait bien être belle, propre et présentable pour aller à l'Eglise.
2. A seize ans, lorsque je me suis rebellé. En croyant, mes parents ont cru que j'avais le Diable en moi. Je garde les marques à mes poignets lorsqu'ils ont essayé de me libérer eux-même du Diable (les amis que j'ai ne m'ont jamais demandé d'où viennent ces cicatrices-là, mais je pense qu'ils croient à des tentatives de suicide). Lorsque j'ai été exorcisé, lorsque je me suis enfuit après ça.
3. Ma route, mon incroyable route jusqu'à cette résidence. Jusqu'à ce re-nouveau. Je suis arrivé sans rien, portant simplement mes habits pour l'Eglise. On m'a aidé, on m'a fait don de quelques objets essentiels à la vie. Une vieille dame m'a prise sous son aile un certain temps, le temps que je me fasse à ma nouvelle vie, le temps que je puisse être autonome et que je puisse avoir mon propre appartement. Elle ne m'a jamais rien dit, et ne m'a jamais posé de questions quant à mon passé. Et je la remercie pour cela. Grâce à elle, grâce à ses conseils et son aide, je me suis reconstruite. Je me suis fait une vie, tout à fait normale.

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