nom&prénom: Song Elijah. âge: 23 ans. date de naissance: 24 novembre 1990. lieu de naissance: London, UK . nationalité: Coréano-anglaise. orientation sexuelle: Elijah a de gros problèmes avec l'intimité. Emploi/études: Elijah a ouvert son propre salon de thé quand il est arrivé, ramenant un peu de sa vieille Angleterre avec lui. groupe désiré: purple diamond.

Que penserais tes parents de la vie que tu mènes ? Est-ce qu'ils se sont déjà souciés d'autre chose que d'eux même ? Ma mère est avocate, obnubilée par ses dossiers, ses clients, les recours de justice. Elle ne parle que de ça, en voiture, à table, au téléphone. Mon père comprend un peu de son jargon, il travaille pour l'ambassade britannique. Alors à la maison, l'un et l'autre étaient souvent absents, rarement conscients de ce que je faisais de mes journées ou de mes nuits. Ils répétaient partout qu'ils me faisaient confiance. Je pense surtout qu'ils n'en avaient absolument rien à faire, tant que je ne les empêchais pas de vivre pour leur travail. À dix huit ans, on m'a diagnostiqué, et c'était ingérable. Je suis simplement parti, sans leur en parler, sans leur demander leur avis, et ils n'ont jamais essayer de me retrouver. Alors, tu penses bien que leur avis sur ce que je fais de ma vie maintenant, c'est une question totalement sans fondement.

Comment décrirais-tu ta vie ? Vide. C'est le mot qui correspond le plus. Ce n'est pas à cause des gens, mais bien à cause de moi. J'espère, j'attends, j'exige toujours beaucoup trop de ceux qui m'entourent, et au final, la déception est toujours amère. Je ne suis qu'une suite de rage et de désespoir, d'attente et de désillusions. Je veux que l'on me donne ce que je n'ai jamais eu, de l'amour qui tient chaud, qui accueille à bras ouverts, un foyer où l'on est le bienvenue, des gens pour qui je compte. Mais là encore, je trouverai le moyen de ne pas être satisfait. Je n'ai jamais ce que je veux parce que je veux toujours plus, et que fatalement arrive un moment où je ne peux pas, avoir plus.

Que dirait de toi tes amis ? Pour le peu que j'en ai.. probablement que je suis froid, probablement même glacial lorsque je suis d'humeur, que tout semble en permanence m'ennuyer ou m'agacer.. Je suis incapable de lier une vraie relation avec qui que ce soit. Comment accorder une quelconque confiance en qui que ce soit. Quelqu'un une fois m'a dit que j'évoquais l'animal en cage, apeuré et agressif, qui ne se laisse pas leurrer par la main amicale du médecin qui tend la nourriture où sont cachés les médicaments.

Qu'en est-il de ta vie sentimentale ? Dude, tu m'écoutes quand je te parles ? Je ne peux déjà pas avoir d'amis, alors quelqu'un à qui rouler des patins... Je ne suis même jamais tombé amoureux. Dès qu'on s'aventure sur la pente glissante des sentiments, je me braque, et c'est un festival de violence verbale.

As-tu un souvenir réellement marquant que tu aimerais partager ? Jusqu'à mes dix huit ans, j'étais un gosse presque heureux. Je souffrais bien sur de l'absence de mes parents, mais je n'avais pas encore viré névrosé psychotique. C'était plus facile. Je me souviens d'un mois qui m'a semblé être le paradis. Ma mère avait eu un accident, et pendant un mois, elle était forcée de rester à la maison, alitée, épuisée. Étrange de se dire qu'il a fallu presque la tuer pour que j'ai un souvenir tendre d'elle. Mais le matin, je pouvais me glisser dans son lit du haut de mes cinq ans, lui apportant son thé et ses céréales, et nous restions tout les deux blottis l'un contre l'autre à regarder la télé jusqu'à sombrer dans un petit sommeil. On passait nos journées ainsi. Je courrais à la cuisine dès qu'on avait un petit creux, on se chamaillait pour le programme télé, et on dormait. Je n'ai jamais été aussi proche de ma mère qu'à travers ces actions.

« C’est quand il fait nuit noire que se révèle le monstre qui est en nous. Celui qui rampe sous la peau, celui qu’on essaye tant bien que mal de cacher sous les rayons du jour. Tout le monde a son propre monstre. Cette petite fille qui court en riant, ses nattes tressautant sur son dos, en a un tout petit, minuscule, qui ne grandira jamais, mais qui lui pique le cœur toute les nuits depuis qu’elle a entendu sa mère pleurer. Cet homme en a un immense, gigantesque, qui s’amuse à l’écraser, à s’asseoir sur sa poitrine pour l’étouffer, un monstre qui se nourrit de son angoisse de ne pas nourrir sa petite famille. Ces monstres peuvent prendre leurs visages et se déchainer. La fillette se mettra à hurler et casser ses poupées préférées, cet homme un jour hurlera sur son patron et sur sa femme, le premier le mettra au chômage et la seconde le quittera. Tout le monde a un monstre. Et Elijah connaît bien le sien. Il s’appelle Amertume et s’assoit simplement à côté de lui pour souffler à son oreille un flot de peines et de colères. Depuis qu’il est gamin, l'anglais regarde les gens en essayant de deviner leur monstre. Il les déteste. Les gens, pas les monstres. Les monstres ne sont qu’une incarnation. Les gens sont fous. De douleur, de tristesse, de méchanceté. Il les déteste. D’un point de vue psychologique, on le dit renfermé, associable. Lui ricane, il sait très bien ce qu’il est. Taciturne. Solitaire. Il n’aime pas les gens, il ne veut pas les fréquenter. Et quand il est forcé, il fait le moins d’effort possible, en attendant que ça passe. Les relations ne durent pas avec lui. Son monstre est vicieux. Il lui montre immédiatement les autres monstres, avant même qu’il ait pu s’attacher. Cette fillette est égoïste. Cet homme est faible. Et lui ? Lui il se méprise. Il essaye bien de lutter contre son monstre, mais rien n’y fait. Il trouve les humains ridicules. Mais il se force de mieux en mieux avec les années. Certains ont un monstre qui ressemble beaucoup au sien. Un monstre qui les pousse à se renfermer, à devenir sombre et peu loquace. Il les aime bien ceux-là. Néanmoins, il n’a jamais parlé des monstres à qui que ce soit parce que, voyez-vous, ils sont uniquement le fruit de son imagination. Il n’est pas fou, oh non, loin de là. Il a juste beaucoup, beaucoup plus d’inspiration que la plupart des gens.
Amertume est le mot qui le définit le mieux, mais ce n’est pas le seul. Il y a le monstre, et il y a la carapace qu’il s’est construite pour ne pas se laisser submerger par ce mépris du genre humain qui se déverse sur ses épaules. Un peu d’humour ne fait de mal à personne, et Elijah a développé le sien, le rendant plus pointu, acéré comme une lame de rasoir. Il s’en sert d’arme, même si parfois son humour n’est que cynisme. Il manie l’art de la parole à la perfection. Elijah est un caméléon. Un être qui se fond dans la masse, qui disparaît selon le bon vouloir, qui s’adapte au comportement des gens pour survivre. S’il côtoie des pauvres types qui ne comprennent que les poings et la violence, il lance une réplique cinglante et reste le type froid qu’il vaut mieux ne pas ennuyer. Si son entourage est composé de joyeux luron, il se contente d’être celui qui sourit aux bonnes blagues et que l’on qualifie de « doux rêveur ». C’est une méprise bien lourde. Personne ne rêve moins que Elijah. Pour être le roi de l’imagination, il sait que rêve et réalité ne sont que d’une seule et même nature.
Elijah déteste les rêveurs, les gens trop enjoués. Ils sont ridicules et faux à ses yeux. Qui peut donc à ce point transpirer de bonheur ? Ce que déteste réellement le jeune anglais finalement, c’est le monde dans lequel il vit, qui s’entoure d’illusions tout en nourrissant les monstres. »

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