Je m'autorisais toujours une petite balades en sortant des cours. Accompagnée ou non, je me rendais souvent vers la mer, vers l'eau. C'était toujours mieux de voir l'infinité de ce bleu plutôt que de rester à traîner dans les rues un peu trop étroites à mon gout. C'est qu'il y en avait du monde ici, assez pour vous gênez dans les rues à des heures de pointes comme celles-ci, mais moins qu'à Séoul où tout était sur dimensionné. Je profitais donc d'un petit moment au clame, un moment pour faire face à moi même, à mon petit monde intérieur qu'il fallait que je cultive et que j'entretienne surtout. C'est tout de même fou, mais depuis que je suis ici, mon passé - aussi inexistant mais pesant soit il - n'est pas aussi encombrant qu'avant. J'avais revu pas mal de monde ici, à commencer par mes deux ex-meilleurs amis. Non pas que je ne les aime pas, mais plutôt que je les ai oublié. Bien que je ne l'ai jamais souhaité, c'était la triste réalité. J'étais contente de voir ces têtes que je semblais connaitre refaire surface dans ma vie. C'était vraiment étrange, cette sensation de les connaitre alors que je ne savais que très peu de choses sur eux. Mais c'était agréable, ça me donnait la pêche ! Et puisque je suis de nature assez.. calme, on va dire, par moment du moins, j'aimais bien me retrouver en tête à tête avec les petites pensées. Même si je ressemblais plus à une idiote perdue dans ses délires un peu trop profond assise toute seule sur mon banc - ce n'est pas limite si je me parlais à moi-même parfois... Ouais, j'ai des tendance folle aussi... Mais bon, on a toute la vie pour apprendre à s'accepter et faire en sorte que les gens nous acceptent eux-aussi... Donc je réglerais ce problème plus tard. Qui sait, peut être que ce n'étais pas tant un problème.

Alors que j'étais en train de penser à toutes ces idioties, un visage attrapa mon regard dans la foule. Rapide description : grand, cheveux noirs, un air mystérieux, plutôt mignon... Mais surtout, j'étais sûre d'une chose : je le connaissais. Sans réellement prendre le temps de réfléchir, je le suivis. Depuis que les médecins m'avaient dis que ça ne pouvait qu'être bénéfique de renouer avec le passé perdu, je m'étais mis en tête de sauter sur la moindre occasion. Mais je ne comptais pas l'aborder... Du moins, pas maintenant ! Je préférais en être sûre et certaine. Je tentais donc d'être le plus discrète possible tout en le suivant, quelques mètre derrière lui.

Tes pieds marchaient sur ce sable brûlant, tu venais de terminer de travailler, tu ne voulais pas rentrer chez toi. Tu n'avais pas envie d'être seul chez toi, alors tu t'es dis qu'aller à la plage serait une bonne idée. Tu n'aime pas non plus lorsqu'il a trop de monde, mais il fallait que tu sois un peu entouré pour ne pas retomber dans des pensées trop noir. Tu marchais tranquillement sur le bord de mer ne faisant attention à personne. Si tu ne voulais pas rentrer c'était aussi parce que tu n'avais pas envie de tomber sur un paquet de poudre magique que tu n'avais toujours pas jeté. Ne plus prendre de drogue, un très dur combat que tu pensais pour l'instant très bien gérer. Des enfants se couraient après alors que d'autre construisaient des châteaux de sable, tu t'étais assis quelque part et observer cela un sourire sur tes lèvres. « Profitez, plus grand la vie ne sera plus un conte de fée », triste réalité, tu les enviais eux avaient leur parents près d'eux, ils allaient avoir en souvenir de joli moment passé avec eux, toi ton père ne t'aurais jamais mener à la plage, il ne t'aurait jamais aider à construire un château, c'était trop lui demander. Tu continuais de sourire en les regardant, puis tu t'es finalement levé lorsqu'un des parents à commencer à penser que tu pouvais être un pédophile …. T'as encore une tête de zombie ou bien ? T'as pas une tête de pédophile même si c'est vrai que tu pourrais faire peur à certains, mais tout de même.

Tu t'es alors levé, t'es parti sur le trottoir enfilant tes chaussures, tu ne savais pas vraiment où tu comptais aller tout ce que tu savais c'est que la maison n'était sans doute pas ton lieu de destination. Tu te retournais plusieurs fois sentant un regard sur toi, mais à chaque fois personne, tu trouvais cela bizarre mais aussi amusant. Certains seraient partis en courant, mais non toi tu préférais continuer de marcher tout en essayant de trouver comment piéger la personne qui te suivait. Parce que même si lorsque tu te tourne cette personne n'est pas là, tu sais très bien qu'une personne te suis en ce moment même.

Je devais avoir l'air maline à ma faufiler entre tous ces gens à la poursuite de ma nouvelle cible. Description ? Un jeune homme, dans la vingtaine je dirais, brun, grand, élégant. Oui maintenant je m'en prenais aussi au plus âgé et plus grands que moi... Je me désespérais toute seule, mais il faut dire qu'en voyant son visage j'avais eu comme une révélation : je l'avais déjà vu quelque part ! Où ? Impossible de le dire, et c'est pour cela que je m'étais mise à le suivre, bêtement. Il faut dire que dernièrement j'avais fait pas mal de rencontre avec mon passé, et bien qu'elle ne se soient pas toutes idéalement bien passées - je pense que le contexte y ait pour beaucoup - j'étais contente de les avoir faites. J'avais revu des personnes qui connaissaient HaeWoo, celle que j'étais avant - et que je suis toujours... à quelques choses près... à ma mémoire près d'accord. En voyant le visage de ce jeune homme, j'avais eu comme un flash et m'étais dis que lui aussi il devait faire parti de ce passé que je souhaitais tant retrouver.

J'étais donc derrière lui, avançant à peu près au même rythme que lui, restant dans les bordures de son champ de vision. Je tentais d'être discrète; je dis bien : je tentais. Car la discrétion, en soi, ça n'a jamais été ma spécialité... D'ailleurs, il n'arrêtait pas de se retourner, ce qui était assez gênant, j'avais peur de me faire repairer. Pour quelle genre de personne allais-je encore passer s'il me voyait ? Je me cachais derrière des arbres, m'adossait à un lampadaire - tellement naturel, vous n'imaginez même pas - ou encore m’incrustais dans une conversation de grands mères. Parler de la pluie et du beau temps, je savais le faire. Je me laissais quelques fois distraire par des passants, car il fallait que je fasse en sorte qu'eux aussi ne me prennent pas pour une folle. Quoiqu'en fait, cela ne me dérangerait pas tellement... Enfin, j'étais tellement étourdie que je me redis compte que je venais de dépasser ma nouvelle "victime" si je puis dire. Il me fallait une solution rapidement, histoire de ne pas le perdre de vue. Je m'assis sur la premier banc et fit mine de faire un lacet - que je venais de défaire. Espérons qu'il ne m'ait pas vu !